Le congé de formation professionnelle pour les soignants : ce qu’il faut savoir

Publié le 28/02/2025
CPF soignants

 

Le Congé de Formation Professionnelle (CFP) est un dispositif qui permet à un salarié de s’absenter de son poste pour suivre une formation longue durée, tout en conservant son statut de salarié. Ce droit, inscrit dans le Code du travail, concerne tous les professionnels de santé salariés, qu’ils travaillent dans le secteur public ou privé.

Pour être éligible, le soignant doit justifier d’une certaine ancienneté :

- 24 mois d’activité salarié, consécutifs ou non, quelle qu’ait été la nature des contrats de travail successifs, dont 12 mois dans l’établissement actuel pour les salariés du privé.

- 36 mois de service dans la fonction publique hospitalières pour les salariés du secteur public.

 

Pour bénéficier du CFP, le soignant doit choisir une formation reconnue, dispensée par un organisme agréé. Elle peut viser une montée en compétences (spécialisation) ou une réorientation complète (changement de métier).

La demande doit être adressée à l’employeur 120 jours (4 mois) avant le début de la formation.

Le principal atout du CFP réside dans la possibilité de se former tout en conservant son statut de salarié.

Prenons l’exemple d’un aide-soignant ayant 10 ans d’ancienneté, qui demande un CFP pour devenir infirmier. Lorsque ce dernier réintègre son établissement après avoir eu son diplôme, il ne perd pas le bénéfice de ses années d’expérience antérieures (primes, congés, etc). Ces 10 années restent comptabilisées dans le calcul de l’ancienneté globale.

Pendant les 3 années de formation, la situation est plus nuancée. Les 3 années de formation ne sont généralement pas prises en compte dans le calcul de l’ancienneté. Cependant, certains accords collectifs ou conventions spécifiques peuvent prévoir des dispositions plus favorables.

En ce qui concerne la retraite, en principe le salarié continue de cotiser pendant son CFP si sa formation est indemnisée. Toutefois, l’indemnisation perçue pendant le CFP peut être inférieure au salaire habituel. Cela peut réduire le montant des cotisations et donc impacter le montant de la pension retraite.

Ensuite, il est important d’anticiper la réintégration après un congé de formation professionnelle. Reprenons l’exemple d’un aide-soignant qui suit la formation infirmière, à l’issue de son CFP, le soignant ne reprendra donc pas son poste d’aide-soignant.

L’employeur est tenu, conformément au Code du travail, de réintégrer le salarié dans son poste ou dans un poste équivalent à l’issue de son CFP. Cette obligation porte sur un poste correspondant au contrat initial et non nécessairement sur un poste lié à la formation suivi (sauf accords collectifs ou conventions spécifiques). C’est pourquoi il faut absolument dialoguer avec son employeur avant de partir en formation pour qu’un accord, idéalement contractuel, puisse être conclu pour garantir un poste au retour correspondant à la formation effectuée.

 

Le CFP représente un moyen de se réinventer et d’ouvrir de nouvelles perspectives, tout en conservant le bénéfice des années déjà effectuées au sein d’un établissement. Il contribue aussi à valoriser les métiers de la santé en incitant les soignants expérimentés à se former et à évoluer.

 

Clémentine Thieblemont

 

Retrouvez les offres d'emploi à la une :