
Dans le secteur de la santé, les soignants sont nombreux à débuter leur carrière à l’hôpital. Mais les années passant, certains choisissent d’emprunter des chemins moins conventionnels : quitter la réanimation pour exercer en libéral, passer du bloc opératoire à la Protection Maternelle et Infantile (PMI), ou encore troquer un poste en EHPAD contre une mission à l’école. Ces trajectoires révèlent une richesse souvent méconnue des métiers du soin : leur incroyable diversité.
Changer de cadre… pour retrouver du sens. Florence, infirmière depuis 15 ans, a longtemps travaillé en réanimation. "C’était passionnant, mais j’étais épuisée physiquement et émotionnellement. J’avais besoin d’un autre rapport au soin." Après une formation complémentaire, elle rejoint une PMI. "Aujourd’hui, j’accompagne les jeunes parents, je préviens plutôt que je ne répare. C’est un autre rythme, une autre posture, mais toujours la même vocation." Comme elle, de nombreux professionnels franchissent le pas. Si le changement peut faire peur, il est souvent vécu comme une bouffée d’oxygène.
"On ne quitte pas le soin, on l’aborde autrement", souligne Thomas, aide-soignant passé d’un service d’oncologie au domicile. "À la maison, la relation au patient est plus directe, plus intime. Je me sens plus utile, et plus libre dans l’organisation de mes journées."
Les mobilités sont facilitées par des passerelles entre secteurs et par la valorisation des compétences transversales : relationnel, gestion de l’urgence, observation fine de l’état du patient… Autant d’atouts qui s’adaptent à différents contextes. Une infirmière scolaire n’aura pas le même quotidien qu’une infirmière en HAD, mais elle mobilisera les mêmes réflexes cliniques et la même éthique de soin.
Certaines mobilités nécessitent une formation complémentaire, mais d’autres reposent simplement sur une volonté de changement. Le secteur associatif, les structures médico-sociales, les missions humanitaires ou encore la recherche offrent aussi de nombreuses possibilités.
Longtemps, la carrière d’un soignant semblait tracée : concours, titularisation, évolution au sein du même établissement. Mais les mentalités évoluent. La mobilité n’est plus perçue comme un échec ou un renoncement, mais comme un choix de parcours. Elle permet de prévenir l’usure professionnelle et de redonner du sens à son métier.
"On peut aimer soigner sans aimer les urgences, on peut vouloir un autre rythme sans quitter la santé", résume Florence. En valorisant ces parcours atypiques, on montre aux soignants qu’il est possible de se réinventer sans se réorienter. Et c’est peut-être là, aussi, une des clés pour donner envie de rester dans ces métiers.
Clémentine Thieblemont
Retrouvez les offres d'emploi à la une :