Le regard du patient sur les soignants en formation : comment instaurer la confiance

Publié le 05/09/2025
Infirmier en formation

 

La présence d'étudiants en soins infirmiers ou en formation aide-soignante au sein des services est une réalité quotidienne. Pourtant, le regard que les patients portent sur ces soignants en devenir peut parfois être teinté de doute ou de réserve. Manque d’expérience perçu, maladresses liées à l’apprentissage, hésitations visibles… Comment instaurer une relation de confiance malgré ces appréhensions ?

 

Tout d’abord, il est important de rappeler que l’encadrement des étudiants fait partie intégrante des missions des professionnels en poste. Le référentiel de formation aide-soignante (2021) précise que les aides-soignants doivent participer à la formation des élèves, notamment en les accompagnant dans leurs apprentissages pratiques. De même, le référentiel infirmier (arrêté du 31 juillet 2009) mentionne, dans les activités à maîtriser, la capacité à accueillir, guider et évaluer les étudiants en stage. Il ne s’agit donc pas d’une tâche accessoire, mais bien d’un acte professionnel à part entière.

Pour le patient, être pris en charge par un étudiant peut susciter des interrogations : « Sera-t-il à la hauteur ? » ou simplement : « Suis-je un cobaye ? ». Une présentation claire dès le départ, en expliquant que l’étudiant agit sous la responsabilité d’un professionnel expérimenté, contribue à rassurer. Mieux encore : valoriser la présence de l’étudiant en la présentant comme un signe de confiance du service peut changer le regard du patient.

L'attitude de l'étudiant lui-même est déterminante : présentation, écoute, politesse, honnêteté sur ses compétences, mais aussi capacité à reconnaître ce qu’il ne sait pas faire seul. En parallèle, le professionnel référent doit rester attentif et bienveillant, tout en veillant à ne pas déléguer les tâches les plus ingrates. L’objectif n’est pas seulement d’« occuper » un stagiaire, mais bien de l’aider à progresser, tout en garantissant la qualité de la prise en charge du patient.

Enfin, il ne faut pas oublier que ces étudiants sont les futurs collègues des professionnels en poste. Leur donner envie de rester, les former avec exigence mais sans humiliation, c’est aussi préparer l’avenir de la profession. Face à la pénurie de soignants, le stage est un moment clé pour donner le goût du métier et construire une identité professionnelle ainsi que des compétences solides.

 

Former un étudiant, c’est donc bien plus qu’une obligation : c’est un engagement collectif, au bénéfice du patient, de l’équipe et du système de santé tout entier.

 

Clémentine Thieblemont

 

Retrouvez les offres d'emploi à la une :