Le rôle des infirmiers dans les Centres Médico-Psychologiques

Publié le 21/08/2025
Soins palliatifs

 

Souvent méconnu en dehors du champ psychiatrique, le rôle de l’infirmier en Centre Médico-Psychologique (CMP) est pourtant essentiel dans l’accès aux soins en santé mentale. Leur rôle est centré sur l’écoute, la relation et l’accompagnement.

 

En CMP, l’infirmier est tout sauf un exécutant de prescriptions. Il est au cœur de l’accueil, de l’évaluation et du suivi des personnes souffrant de troubles psychiques. Dès la première prise de contact, il assure souvent le tri infirmier, c’est-à-dire une première évaluation de la situation, pour orienter le patient vers un médecin, un psychologue, ou une autre modalité de soin. Cette première rencontre est décisive, car elle conditionne la qualité de la suite du parcours.

L’infirmier en CMP assure également des entretiens infirmiers réguliers, qui peuvent prendre des formes variées : soutien, éducation thérapeutique, accompagnement à l’observance du traitement, repérage de signes de décompensation… Il s’inscrit ainsi dans une logique de suivi à long terme, parfois sur plusieurs années, en lien étroit avec le médecin psychiatre. Cette continuité permet d’instaurer une relation de confiance et de repérer précocement les changements d’état du patient.

Le travail se fait toujours en équipe pluridisciplinaire (médecin, psychologue, assistant social, secrétaire médical, etc.), avec des temps de réunion réguliers pour partager les observations et ajuster le projet de soin. Cette transversalité est essentielle dans la prise en charge globale du patient.

Autre spécificité : le lien avec l’extérieur. L’infirmier en CMP travaille souvent en réseau avec les structures médico-sociales, les services sociaux, les associations ou les familles. Il peut effectuer des visites à domicile, participer à des réunions avec les partenaires extérieurs, ou accompagner le patient dans certaines démarches, pour éviter les ruptures de parcours.

Face à l’augmentation de la demande en santé mentale, notamment chez les jeunes adultes et les personnes précaires, les CMP sont parfois saturés. Les difficultés de recrutement, le manque de moyens et le cloisonnement entre psychiatrie et médecine générale complexifient la prise en charge. Malgré cela, les infirmiers y jouent un rôle pivot, à la fois clinique, relationnel, éducatif et organisationnel.

 

Loin des soins "techniques", le travail infirmier en CMP repose sur l’écoute, l’observation fine, et une capacité à maintenir un cadre souple mais sécurisant. C’est un métier de patience, de lien et de régulation, qui demande une vraie posture soignante et une solide connaissance des pathologies psychiatriques.

 

Clémentine Thieblemont

 

Retrouvez les offres d'emploi à la une :