
En 2025, les soins à domicile s'imposent comme un axe stratégique majeur de la politique de santé publique en France. Face au vieillissement de la population et à la saturation des établissements hospitaliers, le gouvernement a multiplié les annonces pour renforcer cette modalité de prise en charge.
Un virage domiciliaire affirmé par les autorités
L’ancien premier ministre Michel Barnier, dans son discours de politique générale du 1er octobre 2024, avait souligné la nécessité de "trouver des solutions de terrain qui fonctionnent pour les patients et avec tous les professionnels de santé" afin de répondre aux défis du système de santé, notamment en matière d'accès aux soins et de fonctionnement hospitalier. Il a également annoncé le développement d'un programme d'engagement volontaire pour inciter les internes à exercer dans les territoires en manque de médecins, renforçant ainsi l'offre de soins de proximité.
Par ailleurs, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a détaillé un plan décennal visant à renforcer les soins palliatifs, avec notamment la création d'unités mobiles d'intervention rapide en soins palliatifs (ERI-SP) et l'augmentation des lits d'hospitalisation à domicile.
Des avancées concrètes, mais des attentes persistantes
Malgré ces annonces, les professionnels des soins à domicile expriment des réserves quant à la mise en œuvre effective de ces mesures. Les infirmiers libéraux et les équipes des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) soulignent des difficultés persistantes : rémunération insuffisante, temps de déplacement non valorisé, surcharge administrative et isolement professionnel.
Le Premier ministre François Bayrou, dans sa déclaration de politique générale du 14 janvier 2025, a promis une augmentation de 3,3 % de l'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) pour 2025, visant à améliorer les conditions de travail des soignants et à protéger les plus fragiles.
Vers une reconnaissance accrue des compétences des soignants à domicile ?
Les soignants à domicile développent des compétences spécifiques : autonomie, capacité d'adaptation, relation de confiance avec les patients et leurs familles. Un métier de terrain, d'écoute et de proximité, qui mérite d'être pleinement valorisé.
Le gouvernement semble prendre conscience de cette réalité. Michel Barnier a évoqué la nécessité d'"améliorer l'organisation, la complémentarité des soins au sein de nos territoires entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé", et de "simplifier et supprimer les formalités" pour redonner du temps médical utile.
En conclusion, les annonces gouvernementales de 2025 marquent une volonté affirmée de renforcer les soins à domicile. Cependant, pour que cette priorité se traduise par une véritable reconnaissance des professionnels, il est essentiel que les mesures annoncées soient mises en œuvre de manière concrète et efficace, en concertation avec les acteurs de terrain.
Clémentine Thieblemont
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