Devenir infirmier au sein des armées offre l’opportunité d’exercer son métier tout en s’engageant au service de la nation. Que l’on soit étudiant ou infirmier diplômé d’État, plusieurs voies permettent d’intégrer le Service de santé des armées, qui emploie des milliers de professionnels civils et militaires.

Pour ceux qui souhaitent bénéficier d’un financement de leur formation, l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) propose un dispositif attractif. Les élèves infirmiers suivent leur cursus dans un IFSI civil, complété par une formation militaire spécifique. En contrepartie, ils s’engagent pour une durée minimale de neuf ans : trois ans d’études, puis six ans de service actif au sein des forces armées. L’armée propose aussi des aides financières ponctuelles, sous forme de bourses, qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros, en échange d’un engagement à servir.

Les infirmiers déjà diplômés peuvent également intégrer les armées sous le statut de militaire infirmier et technicien des hôpitaux des armées (MITHA). Ils doivent passer une sélection sur dossier, suivie d’une formation militaire initiale d’environ quatre mois. À l’issue de cette période, ils signent un contrat de trois à cinq ans, renouvelable. Il faut néanmoins savoir qu’en passant par la voie du civil, il faudra débuter sa carrière dans un Hôpital d’Instruction des Armées avant de pouvoir demander sa mutation au sein d’un régiment.

Le quotidien d’un infirmier militaire varie selon les affectations. Certains exercent dans des hôpitaux d’instruction des armées ou des centres médicaux de garnison, tandis que d’autres sont envoyés en mission à l’étranger, dans des contextes humanitaires, de maintien de la paix ou de soutien aux troupes en opération. Des spécialisations sont possibles, par exemple dans le convoyage sanitaire aérien, où les infirmiers assurent les évacuations médicales à bord d’aéronefs militaires.

Ce mode d’exercice présente de réels avantages : des primes, une stabilité de l’emploi, un accès facilité à la formation continue, ainsi qu’une grande variété de missions et d’environnements de travail. La cohésion qui règne entre les MITHA est souvent plus importante que dans le civil. Travailler au sein de l’armée, c’est aussi bénéficier d’un encadrement solide et de moyens logistiques performants.

Cependant, ce choix implique aussi des contraintes : affectations fréquentes, mobilité géographique imposée, éloignement de la famille, horaires décalés et discipline militaire stricte. Il faut être prêt à intervenir rapidement, parfois dans des conditions difficiles ou dans des zones de conflit. Ce mode de vie ne convient pas à tous, mais peut représenter une vraie vocation pour les soignants en quête d'engagement.

Choisir de devenir infirmier militaire, c’est faire le pari d’une carrière exigeante et particulière mais aussi très valorisante. Pour celles et ceux qui souhaitent allier expertise soignante, esprit d’équipe et engagement au service de la collectivité, c’est une voie qui mérite d’être envisagée.

Clémentine Thieblemont