Vaccination : un rôle clé pour les infirmiers, souvent sous-estimé

Publié le 29/08/2025
Infirmier vaccination

 

La vaccination est souvent associée à l’acte médical. Pourtant, les infirmiers jouent un rôle central dans ce domaine, tant sur le plan technique qu’en matière de prévention et d’éducation à la santé. Depuis plusieurs années, leur champ de compétences s’est élargi, renforçant leur place dans les campagnes vaccinales et dans le suivi des patients au quotidien.

 

Conformément à l’arrêté du 8 août 2023, les infirmiers sont désormais autorisés à prescrire et administrer un grand nombre de vaccins, sans prescription médicale préalable, pour les personnes âgées de 11 ans et plus. Cette évolution réglementaire s’inscrit dans une logique de facilitation de l’accès à la prévention, dans un contexte de tension sur les ressources médicales.

La liste des vaccins concernés par cette double compétence (prescription et injection) comprend notamment :

  • Les vaccins contre la grippe saisonnière,
  • Les vaccins contre la Covid-19,
  • Le vaccin contre le papillomavirus (HPV),
  • Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP),
  • La coqueluche, l’hépatite A et B,
  • La rougeole, les oreillons, la rubéole,
  • Le pneumocoque et le méningocoque.

 

Cette autorisation s’applique uniquement aux infirmiers formés à l’administration des vaccins selon les modalités prévues par l’article R4311-5-1 du Code de la santé publique. En pratique, cela signifie que de nombreux infirmiers, en ville comme à l’hôpital, peuvent désormais assurer de bout en bout une consultation vaccinale pour un patient adulte ou adolescent.
Pour les enfants de moins de 11 ans, ou pour les vaccins hors liste (comme le BCG dans certaines indications ou les vaccins spécifiques en voyage), une prescription médicale reste nécessaire, bien que l’injection puisse ensuite être réalisée par l’infirmier.

Outre l’acte vaccinal lui-même, les infirmiers ont un rôle majeur dans l’information et l’accompagnement des patients : vérifier les antécédents vaccinaux, repérer les retards de vaccination, expliquer les bénéfices et les éventuels effets secondaires, rassurer les personnes hésitantes, et assurer la traçabilité du geste. La Haute Autorité de santé (HAS) insiste d’ailleurs sur l’importance de l’approche éducative des soignants pour améliorer la couverture vaccinale.

Quant aux infirmiers de pratique avancée, leur rôle est encore plus étendu. Selon leur domaine d’expertise (notamment en santé chronique stabilisée ou en soins primaires), les IPA peuvent prescrire des actes, des produits de santé et des examens complémentaires, y compris dans le cadre de la vaccination. Leur capacité de prescription dépend du protocole établi avec le médecin référent, mais ils sont pleinement habilités à intégrer la vaccination dans la prise en charge globale des patients chroniques, par exemple en EHPAD ou en centre de santé.

 

Enfin, lors de campagnes ciblées (grippe, Covid-19, HPV dans les collèges), les infirmiers sont souvent en première ligne, en lien avec les ARS, les établissements scolaires ou les structures médico-sociales.
Longtemps cantonné à l’exécution, leur rôle en vaccination s’est donc élargi à la prévention active, à la prescription encadrée et à la sensibilisation, faisant des infirmiers des acteurs incontournables de la politique de santé publique.

 

Clémentine Thieblemont

 

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